Organisation armée secrète
10-02-2018, 04:29 PM
L'Organisation armée secrète, ou Organisation de l'armée secrète, surtout connue à travers le sigle OAS, est une organisation politico-militaire clandestine française, créée le 11 février 1961 pour la défense de la présence française en Algérie par tous les moyens, y compris le terrorisme à grande échelle.
Un an après l'échec de la semaine des barricades, alors que le gouvernement français souhaite manifestement se désengager en Algérie, elle est créée à Madrid, lors d'une rencontre entre deux activistes importants, Jean-Jacques Susini et Pierre Lagaillarde, ralliant par la suite des militaires de haut rang, notamment le général Raoul Salan.
Le sigle « OAS » fait volontairement référence à l’Armée secrète (AS) de la Résistance. Il apparaît sur les murs d'Alger le 16 mars 1961, et se répand ensuite en Algérie et en métropole, lié à divers slogans : « L'Algérie est française et le restera », « OAS vaincra », « l'OAS frappe où elle veut et quand elle veut », etc.
Sur le plan pratique, il ne s'agit pas d'une organisation centralisée unifiée ; d'une façon très générale, elle est divisée en trois branches plus ou moins indépendantes, parfois rivales : l'« OAS Madrid », l'« OAS Alger » et l'« OAS Métro
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Création
L'histoire de l'OAS se présente comme la manifestation la plus radicale d'une partie de l'armée et de civils de conserver l'Algérie française, où vivaient un million d'habitants ayant le statut de citoyens français, et huit millions d'autochtones sous statut de l'indigénat. L'Algérie ayant alors le statut de département français, l'OAS voulait s'opposer par tous les moyens à la politique d'autodétermination mise en place par Charles de Gaulle à partir de la fin de l'année 1959.
Le général de Gaulle est arrivé au pouvoir en 1958, à la suite du coup d'État du 13 mai 1958, et ses premières déclarations (« Je vous ai compris » le 4 juin 1958 à Alger et « Vive l'Algérie française » le 6 juin à Mostaganem) semblent porter les valeurs de l'Algérie française. Néanmoins, il ne manque pas d'annoncer à plusieurs occasions (à Alger, Oran, Constantine, Bône) « qu'il n'y a en Algérie que des Français à part entière avec les mêmes droits et les mêmes devoirs »[3], signifiant de fait que le système colonial tel qu'il existait en Algérie ne pouvait plus être maintenu en l'état, et, après Mostaganem, il ne prononcera plus les mots d'« Algérie française »[4]. La mise en place du plan de Constantine (économique) en octobre 1958 et du plan Challe (militaire) en février 1959 indique la volonté du gouvernement de conserver une Algérie où la France joue un rôle actif et rassure provisoirement les Français d'Algérie. À plusieurs occasions au cours de l'année 1959, de Gaulle souligne le caractère propre de l'Algérie et que son avenir dépendra du vote de ses habitants[5], mais la plupart de ces déclarations ne suscitent guère de réactions. C'est le discours de De Gaulle du 16 septembre 1959 proposant l'autodétermination sur l'avenir de l'Algérie qui suscite la surprise dans tous les milieux, et la stupéfaction dans la population européenne d'Algérie. Ce discours ouvre trois possibilités : la francisation (un seul pays réunissant la France et l'Algérie et dont tous les citoyens ont les mêmes droits), l'autonomie (une fédération entre la France et l'Algérie), la sécession (conduisant à l'indépendance). Pour la première fois, il ouvre la possibilité de l'indépendance de l'Algérie. Le 15 octobre 1959, l'Assemblée nationale valide la politique d'autodétermination par 441 pour et 23 contre[6]. Mais pour ceux qui refusent cette politique, regroupant certains membres de la classe politique (Jacques Soustelle, Georges Bidault), ainsi qu'une partie de l'armée et des Français d'Algérie, c'est une trahison. Le premier fait marquant de la révolte de la population française d'Algérie contre ce discours est la semaine des barricades[7] du 24 janvier au 1er février 1960, mais l'armée ne bascule pas du côté des insurgés.
Le 8 janvier 1961, le référendum sur l'autodétermination en Algérie est approuvé par 75 % des votants[8]. Pour les partisans de l'Algérie française, ce référendum annonce l'abandon de celle-ci. En février 1961, un groupe, exilé à Madrid à la fin de l'année 1960 pour échapper au procès de la semaine des barricades, se forme autour du général Salan, de Pierre Lagaillarde et de Jean-Jacques Susini et crée l'OAS. Le 22 avril 1961, se déroule le putsch des généraux à Alger, suivi par environ deux cents officiers. Néanmoins, la plupart des officiers supérieurs adopte une attitude attentiste[9] et la majorité de l'armée reste loyale au pouvoir métropolitain, entraînant l'échec du putsch en quelques jours. À la suite de cet échec, une bonne partie des insurgés ainsi que de nombreux civils désertent et rejoignent la lutte clandestine dans les rangs de l'OAS, La cassure est totale avec de Gaulle et il s'ensuit une véritable guerre entre les membres de l'OAS et l'État. De Gaulle utilisera contre l'OAS aussi bien la police que des groupes illégaux (les barbouzes), mais laissera l'armée en retrait car elle compte dans ses rangs de nombreux sympathisants à la cause « Algérie française » qui sont tentés de rejoindre l'Organisation[10]. Elle ne sera utilisée contre l'OAS qu'après la signature des accords d'Évian, au moment du siège de Bab El Oued, de l'épisode de la fusillade de la rue d'Isly et du maquis de l'Ouarsenis.
Les attentats de l'OAS viseront des personnalités politiques et administratives du gouvernement légal français, des intellectuels ou des organes de presse favorables à une négociation avec le FLN, en Algérie comme en métropole, ainsi que la population musulmane, soupçonnée de soutenir le FLN. Ses commandos prendront également pour cible les policiers, les enseignants, les fonctionnaires de l'administration fiscale, les commerçants musulmans[11]. Les membres de l'OAS sont eux-mêmes pourchassés sans répit par les forces gaullistes. L'OAS sera largement soutenue par la population française d'Algérie, mais ses nombreux attentats aveugles la feront rejeter par l'opinion publique métropolitaine
Répression
Dès le printemps 1961, le commissaire Grassien, sous-directeur de la Police judiciaire (PJ), arrive en Algérie à la tête de quinze officiers. Mais les résultats sont limités, et le groupe regagne la métropole le 9 novembre 1961. Quelques semaines plus tard, le directeur de la PJ, Michel Hacq, les relaie, avec pas moins de deux cents inspecteurs, qui forment la Mission « C ». Ces policiers sont renforcés par un peloton de quinze gendarmes, dirigé par le capitaine Lacoste, et qui avait déjà combattu le Front de libération nationale (FLN). Ce sont ces gendarmes qui arrêtent le général Raoul Salan, le 20 avril 1962, grâce aux renseignements fournis par la Police judiciaire parisienne.
De son côté, le général Charles Feuvrier, chef de la Sécurité militaire (SM), crée une structure spécifiquement chargée de la lutte anti-OAS en Algérie, la Division des missions et recherches. La Sécurité militaire était jugée peu sûre voire favorable aux idées OAS.
Ces forces officielles sont aidées par des agents de police parallèle, les célèbres « barbouzes » (dont le rôle secret et méconnu pourrait avoir été d'attirer l'attention de l'OAS afin que la Mission « C » puisse travailler sereinement et en profondeur[12]), ainsi appelés en raison des postiches qu’ils étaient censés porter (le terme s’est ensuite appliqué à tous les agents secrets, réguliers ou non). Sans mandat officiel, les barbouzes sont recrutés dans divers milieux : des champions d’arts martiaux (Jim Alcheik, Raymond Buy Tré...etc), des Vietnamiens ayant choisi la France pendant la guerre d’Indochine, des marginaux, et des truands, comme Jean Augé et le proxénète Georges Boucheseiche, ancien de la Gestapo française et par intermittence, des musulmans (sous la houlette du cheikh Zeknini et de ses fils). Ce recrutement, ainsi que l'acheminement vers l'Algérie, sont assurés par deux ardents partisans du général de Gaulle, Lucien Bitterlin, chef du Mouvement pour la communauté, et par Pierre Lemarchand. Les barbouzes sont chargés de faire du contre-terrorisme, c’est-à-dire des plasticages (à la place de la Sécurité militaire, qui ne pouvait elle-même commettre des attentats), de réaliser des interrogatoires, en collaboration étroite avec les forces de gendarmerie du colonel Debrosse (au cours desquels la torture est utilisée, selon les membres de l'OAS qui les ont subis[13], Mme Geneviève Salasc[14],[15], capitaine Noëlle Lucchetti[14], Mme Bonadé, Jean Hourdeaux, Charles Daudet, Albert Garcin, Rodenas, Ziano, etc.).
La branche de la mission « C » chargée du renseignement, le CRC (Centre de recherches et de coordination), parvient très rapidement à établir des listes de personnes susceptibles d'appartenir à l'OAS, et manipulant adroitement les barbouzes, remet dès janvier 1962 à Lucien Bitterlin, qui la fait transmettre au FLN par l'intermédiaire de Smaïl Madani, une première liste de membres de l'OAS (noms et pseudonymes, âges et adresses). Avec les accords d'Évian, le rapprochement s'opère directement entre mission « C » et FLN à Alger et à Oran, et quelques jours plus tard, une seconde liste de membres de l'OAS est remise à Si Azzedine, chef de la Zone autonome d'Alger. Après avoir démantelé en quelques mois l'OAS par l'arrestation de ses chefs, la mission « C » pense ainsi transmettre la basse besogne au FLN. Mais d'après l'historien Jean-Jacques Jordi « rapidement on s'est rendu compte que le FLN ne s'attaquait pas aux noms des listes des membres de l'OAS mais se servait de ces listes pour couvrir ses exactions »[16].
Les barbouzes ont été décimés par l'OAS, par des attaques récurrentes, notamment celle du nouvel an 1962 où deux des villas PC furent attaquées par plusieurs deltas équipés de lance-roquettes et surtout par l'explosion d'une machine à ronéotype (qui décimera la première équipe de barbouzes fin janvier 1962), livrée pourtant sous le sceau du secret mais piégée lors de son transit en douane. Puis lorsqu'une seconde équipe de barbouzes moins expérimentée est arrivée, par les attaques contre l'hôtel Rajah où elle se trouve et sa destruction. Le ministre de l'Intérieur Roger Frey jette alors l'éponge pour l'Algérie et fait rapatrier les quelques survivants le 8 mai 1962. Cependant, l'activité de barbouzes et les déplacements fréquents de Pierre Lemarchand entre l'Algérie et la métropole, sous une fausse identité, sont encore relevés fin mai[17]. Le Service d'action civique (SAC) a participé ensuite à la répression de l'OAS, mais de manière assez marginale[18]. En revanche, nombre de ces agents de police parallèle ont rejoint le SAC après 1962, notamment Augé (qui devient chef du SAC pour Lyon et sa région), ou Georges Boucheseiche.
En métropole, la lutte contre l’organisation armée devient efficace en décembre 1961, avec la formation du Bureau de Liaison. Ce Bureau de Liaison regroupe tous les agents des forces de l’ordre chargés d’enquêter sur l’OAS et d’arrêter ses membres : PJ, DST, RG, Gendarmerie nationale, Sécurité militaire de métropole. Les chefs du Bureau de Liaison se réunissent tous les soirs et travaillent en contact direct avec le ministre de l’Intérieur Roger Frey, le conseiller de celui-ci chargé la lutte anti-OAS, Alexandre Sanguinetti, et le conseiller spécial de Michel Debré chargé de coordonner l’action des services secrets, Constantin Melnik. En avril 1962, le célèbre éditorialiste Jean Grandmougin est licencié de Radio Luxembourg.
En 1962, un groupe de membres de l'OAS s'était réfugié à Profondeville (Belgique). Tous étaient partis moins d'une heure avant l'intervention de la Gendarmerie belge. De nombreuses armes avaient été retrouvées dans l'immeuble de la rue Antoine Gémenne
Chronologie des événements
25 janvier 1961 : assassinat de Pierre Popie, avocat à Alger, commandité par André Canal, futur membre de l'OAS[19].
11 février 1961 : création de l'OAS.
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15 février 1961 : tentative de création d'un maquis Algérie française près de Mostaganem par le capitaine comte André Brousse de Montpeyroux, et par le capitaine Jean Souètre. Neuf membres dont les deux chefs sont capturés par les gendarmes mobiles le 23 février 1961.
31 mars 1961 : assassinat par l'OAS de Camille Blanc, maire d'&Eacute;vian, qui avait accepté que sa ville reçoive des délégués FLN en négociation avec le gouvernement français.
22 avril 1961 : putsch des généraux à Alger. L'OAS et les civils sont écartés par les généraux. Le Mouvement France Résurrection est à la tête de l'organisation. Il agit en contact permanent avec les officiers des Commandos de l'Air qui s'assurent des points stratégiques à Alger, arrêtant les tenants du Gouvernement. Le 1er REP sous les ordres du Commandant Hélie de Saint Marc assure la sécurité du Gouvernement général où se trouvent les putschistes et quadrille la ville. Mais ni l'Oranie ni le Constantinois ne rejoignent le mouvement.
23 avril 1961 : arrivée à Alger du général Raoul Salan en provenance de Madrid lequel se joint aux généraux Maurice Challe, André Zeller et Edmond Jouhaud.
26 avril 1961 : échec du putsch.
28 avril 1961 : en une semaine 200 officiers et 400 civils sont arrêtés par le pouvoir gaulliste en France, trois régiments sont dissous. Mise en place du Haut Tribunal Militaire.
Du putsch aux accords d'&Eacute;vian
C'est entre la mi-mai et la fin août 1961 que l'OAS d'Alger se structure, principalement sous la directive du colonel Godard pour les militaires, et Jean-Jacques Susini pour les civils. &Agrave; Oran, l'OAS est chapeauté par le général Jouhaud. Le général Salan accepte de prendre la tête de l'organisation début septembre, à laquelle se rallie l'OAS de Madrid fin novembre. En métropole, se crée en juin 1961 un réseau créé par le capitaine Sergent, lié à l'OAS d'Alger, mais également d'autres groupes indépendants, l'un créé par Jeune Nation, l'autre par le Maquis Résurrection Patrie de Marcel Bouyer. André Canal arrive également en métropole à la mi-décembre 1961 et mène ses propres actions indépendamment de celles de Pierre Sergent. De septembre à décembre 1961, l'OAS est en phase de montée en puissance. Mais l'&Eacute;tat français est soutenu par l'opinion publique métropolitaine et la majorité des musulmans algériens, l'armée reste légitimiste et l'OAS ne parvient pas à obtenir de nouveaux ralliements. &Agrave; partir de janvier 1962, elle se radicalise et se lance dans une insurrection armée[20].
  • 11 mai 1961 : attentat du FLN à la grenade dans un café : 1 mort, 18 blessés.
  • 19 mai 1961 : attentat du FLN à la grenade au boulodrome : 1 enfant de 10 ans tué, 11 blessés.
  • 22 mai 1961 : dix attentats du FLN font 5 morts et 12 blessés, attaque d'un convoi à Miliana, 7 morts et 5 blessés, à Sidi Aïch, 8 soldats tués.
  • 23 mai 1961 : embuscade du FLN, 11 soldats tués, 10 blessés.
  • 31 mai 1961 : assassinat par l'OAS du commissaire Roger Gavoury, chargé de la lutte anti OAS.
  • 18 juin 1961 : Blacy, entre Vitry-le-François (Marne) et Loisy-sur-Marne : déraillement dans une courbe du Strasbourg – Paris, 27 morts et 170 blessés. La cause de l'accident serait éventuellement un attentat au plastic de l'OAS, mais le gouvernement refuse de l'attribuer à cette organisation qui n'existe pas officiellement à cette époque[21]. La Cour de Cassation, Chambre civile 2, du 10 juillet 1996, 94-15.189, précise "déraillement d'un train sur la cause duquel n'existe aucune certitude" et parle de catastrophe et non d'attentat [22]. Il [Qui ?] sera indemnisé en 1966 à ce titre. C'est l'attentat le plus meurtrier en France depuis la Seconde Guerre mondiale[23] jusqu'aux événements de novembre 2015 à Paris.
  • 5 août 1961 : première émission radiophonique pirate de l'OAS.
  • été 1961 : l'OAS interdit aux Français d'Algérie de partir en vacances. Une trentaine de plasticages punitifs frappe les récalcitrants[24].
  • 7 septembre 1961 : arrestation de Maurice Gingembre, intermédiaire entre les trois branches de l'OAS.
  • 8 septembre 1961 : attentat de Pont-sur-Seine visant à faire sauter la DS du général De Gaulle.
  • 11 septembre 1961 : à la suite d'un attentat FLN dans le quartier juif d'Oran, affrontements entre communautés juive et musulmane[25].
  • 21 septembre 1961 : assassinat par l'OAS du commissaire Goldenberg[26], successeur de Roger Gavoury.
  • 23 septembre 1961 : attentat à la bombe de l'OAS contre les locaux de Témoignage chrétien, à Paris. Journée des casseroles à Alger.
  • 25 septembre 1961 : évasion du colonel Vaudrey et du capitaine De Saint Rémy de l'hôpital Bégin.
  • 6 octobre 1961 : arrestation par les autorités espagnoles d'une quinzaine de membres du groupe OAS de Madrid (dont Pierre Lagaillarde, Joseph Ortiz, Charles Lacheroy et Antoine Argoud).
  • 11 octobre 1961 : arrestation d'Albert Dovecar.
  • 17 octobre 1961 : manifestation organisée par le FLN à Paris, violemment réprimée.
  • 24 octobre 1961 : arrestation à Nice de Claude Piegts.
  • 31 octobre 1961 : assassinat du commissaire Pellisier par l'OAS.
  • octobre 1961 : Yves le Tac, président du MPC chargé de la lutte anti OAS, est grièvement blessé par balle, il est évacué sur Paris. Une nouvelle tentative de l'OAS pour le tuer aura lieu le 18 février 1962 au Val-de-Grâce, causant la mort d'un gendarme[27].
  • 9 novembre 1961 : un amendement déposé à l'Assemblée Nationale par le député Jean Valentin vise à recréer les unités territoriales dissoutes à la suite de la semaine des barricades et est mis en discussion. Qualifié d'amendement OAS par ses opposants, il est rejeté par la majorité de l'Assemblée[28].
  • 10 novembre 1961 : assassinat de l'inspecteur René Joubert par l'OAS.
  • 16 novembre 1961 : un meeting organisé à la Mutualité par le Comité de Vincennes (créé par Jacques Soustelle et Georges Bidault) rassemble à Paris plusieurs milliers de personnes qui acclament le général Salan. Le Comité est dissous la semaine suivante[29].
  • 20 novembre 1961 : assassinat par l'OAS de William Lévy, secrétaire général de la SFIO à Alger.
  • Décembre 1961 : création dans le Constantinois à proximité de Guelma, du maquis Bonaparte, par Roger Holeindre, intégrant entre autres une douzaine d'évadés OAS des prisons françaises en Algérie et l'ex capitaine André Troise. Ce maquis sera arrêté par l'armée française le 6 février 1962. Création dans l'Algérois du commando Albert qui comptera jusqu'à 42 membres par l'adjudant de la légion Giorgio Adamo Muzzati, et dont le commandant Paul Bazin prendra la tête fin mars 1962. Il sera détruit le 10 avril 1962 par l'ALN, une quinzaine de membres seront massacrés. Seul un corps sera identifiable, celui du commandant Bazin. Il y aura 14 rescapés qui ont réussi à s'échapper pendant la bataille.
  • 12 décembre 1961 : mitraillage de la Mercedes des barbouzes, quartier la Redoute, blessant Lucien Bitterlin et l'un de ses adjoints.
  • 14 décembre 1961 : attentat contre le navire de la marine "la Laïta" chargé de contrer les émissions pirates de l'OAS. Désertion du lieutenant Bernard à Lille, emportant avec lui plusieurs armes.
  • 16 décembre 1961 : assassinat par l'OAS à Oran du lieutenant-colonel Rançon, chef de la sécurité militaire, chargé de la lutte anti OAS au sein des officiers de l'armée[30].
  • 19 décembre 1961 ; journée unitaire de la gauche syndicale et politique, contre l'OAS et pour la paix en Algérie.
  • 22 décembre 1961 : attentat par les barbouzes contre le restaurant "Le Grand Rocher", fréquenté par l'OAS : 12 morts.
  • 31 décembre 1961 : attaque de la villa occupée par les barbouzes, rue Faidherbe : 14[réf. nécessaire] barbouzes tués et 2 blessés.

Alger, 1er janvier 1962 : Explosion d'une bombe de l'OAS dans le quartier Bab-el-Oued

  • 1er janvier 1962 : Michel Massenet, adjoint de Degueldre est tué à mains nues par un barbouze vietnamien.
  • 3 janvier 1962 : assassinat à Alençon d'Alfred Locussol, fonctionnaire réputé pro-FLN, par un commando OAS venu d'Algérie.
  • 4 janvier 1962 : attaque à Paris par l'OAS du siège du Parti communiste.
  • 12 janvier 1962 : Michel Liévin des commandos Delta est capturé par les barbouzes.

Manifestation contre l'OAS à Toulouse, 16 janvier 1962. Photographie d'André Cros, Archives municipales de Toulouse.

  • 17 janvier 1962 : nuit bleue à Paris. L'OAS fait sauter une vingtaine de bombes. L'une d'elles vise l'immeuble du vice-président du Sénat Geoffroy de Montalembert . Une quinzaine d'attentats seront également commis une semaine plus tard.
  • 19-20 janvier 1962 : sur ordre de Jean-Jacques Susini, Michel Leroy, responsable de Jeune Nation et René Villard, chef de France Résurrection, sont assassinés par Roger Degueldre et Philippe Le Pivain[31]. Proche du Colonel Rémy, par le biais du Marquis de Montpeyrous et du Comte de Charbonnière, et de certains réseaux de la Résistance, René Villard était en liaison avec Jacques Chaban-Delmas et Alain Peyrefitte. Leroy et Villard voulaient négocier avec le gouvernement une solution permettant aux Pieds-Noirs de rester en Algérie et de conserver des liens avec la France, basée sur un possible partage du territoire. Un troisième comparse, Jean Sarradet, est épargné par l'OAS[32].
  • 23 janvier 1962 : enlèvement par les barbouzes de José Salord et Albert Coronal soupçonnés d'appartenir à l'OAS.
  • 27 janvier 1962 : enlèvement par les barbouzes de Henri Vinant (G.Fleury, Histoire secrète de l'OAS, Grasset, 2002, page ?).
  • 29 janvier 1962 : piégeage par 92 kg de plastic et explosion du colis contenant la machine d'imprimerie à la villa d'El Biar occupée par les barbouzes. 19 barbouzes sont tués[33] et 3 prisonniers OAS sont libérés, Vinant, Tislenkoff (technicien radio des émissions pirates de l'OAS) et Gosselin.
  • 31 janvier 1962 : arrestation de Marcel Bouyer et Philippe Castille.
  • 6 février 1962 : arrestation des membres du maquis Bonaparte par l'armée française.
  • 7 février 1962 : plusieurs attentats à la bombe par l'OAS sont menés en région parisienne. Celui visant l'appartement d'André Malraux à Boulogne-sur-Seine blesse grièvement une fillette, nommée Delphine Renard âgée de quatre ans, ce qui choque profondément l'opinion publique. Le lendemain, une manifestation visant à dénoncer les actions de l'OAS débouche sur le drame de la station de métro Charonne.
  • 7 février 1962 : le capitaine Philippe Le Pivain, chef de l'OAS du secteur de Maison Carrée, banlieue d'Alger, est abattu à un barrage par les gendarmes mobiles. &Agrave; la suite de sa mort, le général Salan autorise le 23 février l'ouverture automatique du feu contre les gendarmes mobiles et les CRS[34].
  • 12 et 18 février 1962 : attaque de l'hôtel Radjah où se sont réfugiés environ 25 barbouzes par les commandos Delta. Les barbouzes sont décimés. 4 deltas tués.
  • 16 février 1962 : 4 barbouzes tués dans leur voiture.
  • 18 février 1962 : mitraillage d'un camp du FLN au Maroc par 2 chasseurs T6 "empruntés" à l'Armée de l'air.
  • 19 février 1962 : nomination du général Katz à Oran. Il mènera une campagne vigoureuse contre l'OAS et sera surnommé Gauleiter Katz par cette dernière.
  • 22 février 1962 : attentat du FLN à Alger, 23 morts.
  • 24 février 1962 : 20 morts dans une ratonnade à Alger[34], à la suite de l'assassinat par le FLN d'un chauffeur de taxi très populaire de Bab El Oued, Angélo Victori.
  • 25 février 1962 : attaque au bazooka par l'OAS d'une caserne de gendarmes mobiles[34] de Maison Carrée, les stocks d'essence et de munitions explosent. Création par le capitaine Roger Gaston du maquis Lyautey dans la région de Bouira. Ils seront capturés par l'armée française le 10 mai 1962.
  • 26 février 1962 : vague d'attentats de l'OAS contre les musulmans algérois. L'affrontement des communautés est engagé. Les attentats OAS ne sont plus seulement sélectifs.
  • 27 février 1962 : enlèvement par les barbouzes de l'ingénieur Petitjean, soupçonné d'appartenir à l'OAS. Il sera retrouvé coupé en morceaux.
  • 28 février : explosion d'une voiture piégée par l'OAS à Oran. Une trentaine de victimes musulmanes. Affrontements inter-communautaires.
  • 1er mars 1962 : massacre par le FLN de la famille Ortéga, gardiens du stade de la Marsa.
  • 4 mars 1962 : dans la nuit du 4 au 5, opération Rock and Roll à Alger, plus de cent explosions au plastic.
  • 5 mars 1962 : attaque de la prison d'Oran[34], l'OAS y exécute 2 tueurs du FLN qui avaient été graciés. Nuit bleue à Alger, 130 explosions de plastic. On découvre également des cadavres de musulmans morts par strangulation dans des sacs marqués OAS[35].
  • 8 mars 1962 : Roger Frey, ministre de l'intérieur, donne l'ordre de mettre fin aux opérations des barbouzes et de rapatrier les survivants. Le bilan est d'environ 100 barbouzes tués, soit la moitié des effectifs envoyés.
  • 9 mars 1962 : fusillade à Oran provoquant neuf morts[34]. L'hôtel Radjah des barbouzes est rasé par 50 kg de plastic.
  • 15 mars 1962 : assassinat de six membres des centres sociaux d'Algérie, dont l'écrivain Mouloud Feraoun, suivi par le mitraillage de musulmans pris au hasard dans une file d'attente[34].
Dans les mois précédents le cessez-le-feu les attentats du FLN, comme ceux de l'OAS, se monteront à plusieurs centaines par mois. Après le cessez-le-feu, les attentats de l'OAS augmenteront encore en intensité. Le FLN se livrera davantage à l'enlèvement d'européens, suivi de leur disparition[27].
Du cessez-le-feu à l'indépendance
5 juillet 1962 : massacre à Oran, plusieurs centaines d'européens sont tués par l'ALN. L'armée française, commandée par le général Joseph Katz n'intervient que très tardivement. Une exception, le lieutenant de l'armée française Rabah Kheliff, désobéissant aux ordres du général Katz, sauve avec ses hommes environ 400 Européens enlevés. Il sera sanctionné pour cette action[réf. nécessaire]. Dans l'ensemble de l'Algérie, environ 3000 européens sont signalés disparus depuis le 19 mars.
6 juillet 1962 : le lieutenant Roger Degueldre, chef des commandos Delta, est fusillé. Les capitaines Jean de Balby de Vernon, Michel Cabanes et Michel Martet, du 501e régiment de cavalerie de Rambouillet, ayant refusé l'ordre de former le peloton d'exécution, sont sanctionnés et mis aux arrêts.
8 juillet 1962 : en Algérie, début des massacres organisés de Harkis, qui feront entre 60 000 et 150 000 morts selon les sources.
18 juillet 1962 : Susini quitte l'Algérie pour l'Italie.
10 août 1962 : mandat d'arrêt international contre Georges Bidault.
22 août 1962 : attentat du Petit Clamart visant à tuer le général De Gaulle.
17 septembre 1962 : arrestation du colonel Jean-Marie Bastien-Thiry.
19 octobre 1962 : à la suite d'un recours déposé par les avocats d'André Canal, le Conseil d'&Eacute;tat annule l'ordonnance présidentielle instituant la Cour militaire de justice pour violation d'un principe général du droit[51].
28 novembre 1962 : le général de Gaulle gracie le général Jouhaud.
14 février 1963 : arrestation du commando projetant de tuer de Gaulle à l'école militaire.
20 février 1963 : arrestation de 20 personnes du commando OAS de Gilles Buscia. Celui-ci s'évadera de la prison de Fresnes.
25 février 1963 : enlèvement à Munich d'Antoine Argoud par les services spéciaux français.
11 mars 1963 : le lieutenant-colonel Bastien-Thiry est fusillé.
18 avril 1963 : Jean de Brem est tué par la police à Paris.
avril 1963 : exil de Georges Bidault.
juillet 1963 : démantèlement de l'imprimerie de l'OAS.
30 novembre 1963 : arrestation de Jean-Marie Curutchet à Dakar.
20 janvier 1964 : arrestation d'une partie du commando du colonel Pierre Château Jobert à Orléans.
février 1964 : démantèlement d'un réseau du capitaine Pierre Sergent.
15 août 1964 : attentat du mont Faron visant à faire exploser une jarre au passage du général De Gaulle.
décembre 1964 : plusieurs prisonniers de l'OAS sont libérés.
8 avril 1965 : arrestation de Gilles Buscia : c'est la fin des opérations OAS.
18 juin 1966 : une loi permet la libération d'environ 80 prisonniers politiques.
3 novembre 1967 : Claude Tenne s'évade de la prison de l'ile de Ré. Il ne sera pas repris.
juin 1968 : amnistie et libération des prisonniers OAS par de Gaulle, à la suite des événements de mai 1968 et de son entretien à Baden Baden avec Massu. Il s'agit de faire barrage aux idées révolutionnaires auxquelles n'adhèrent pas les anciens de l'OAS. Les membres de l'OAS vivant dans la clandestinité depuis 1961 réapparaissent, comme le colonel Pierre Chateau-Jobert à Morlaix. L'amnistie complète est accordée par la loi du 24 juillet 1968.
été 1968 : autodissolution du CNR.
décembre 1968 : un disque Messages de Noël 1968 est enregistré par Jean Pax Méfret, regroupant les messages à l'occasion de l'amnistie des généraux Raoul Salan et Edmond Jouhaud, du colonel Antoine Argoud, de Georges Bidault, Jacques Soustelle, Joseph Ortiz, du capitaine Pierre Sergent. L'assassinat le 20 décembre du colonel Raymond Jean Gorel alias Cimeterre, ancien trésorier de l'OAS gracié et libéré en 1966, relance le mystère du trésor de l'OAS[52].
Bilans
Effectifs de l'OAS
Seule une partie des membres de l'OAS est connue, car arrêtés ou identifiés, mais leur nombre est supérieur à ces seules listes. On estime que l'OAS a compté environ 1 000 à 1 500 membres actifs, dont 500 dans l'Ouest algérien, 200 en métropole et une vingtaine en Espagne. Les civils représentaient environ 2/3 des effectifs, l'autre tiers étant constitué de militaires, pour la plupart engagés, sous-officiers et officiers.
Parmi les militaires, on trouve surtout des soldats d'élite comme des légionnaires ou des parachutistes, fort peu de marins. L'état d'esprit des militaires ayant rejoint le mouvement est résumé dans la déclaration du commandant Hélie Denoix de Saint Marc à son procès[53] : maintien de la souveraineté de la France, lutte contre le communisme, volonté que tous les morts ne l'aient pas été pour rien, respect de la promesse donnée aux populations indigènes ralliées à la France.
Parmi les civils, on dénombre surtout des employés, cadres moyens, commerçants, artisans, peu de cadres supérieurs ou professions libérales. L'organisation compte une minorité de femmes, surtout affectées au transport de courrier et de fonds[54].
En ce qui concerne la sensibilité politique de ses membres, Guy Pervillé y distingue trois courants principaux[55] : un courant néo-fasciste inspiré par Jeune Nation, un courant traditionaliste proche du mouvement poujadiste ou de l'hebdomadaire Rivarol, mais parfois aussi du traditionalisme catholique, et enfin un courant nationaliste. Il serait cependant réducteur de considérer l'OAS simplement comme une organisation d'extrême droite. Parmi ses membres d'un certain âge, on comptait de nombreux anciens résistants (parmi les plus connus, on peut citer Georges Bidault, Jacques Soustelle, Raoul Salan, Pierre Chateau-Jobert, Yves Godard, Pierre Sergent, Jacques Achard)[56]. On y trouve également des communistes[réf. nécessaire] du quartier populaire de Bab-El-Oued. Mais la provenance diverse de ses membres limitait l'action de l'OAS au seul maintien de l'Algérie française et au rejet de la politique du général de Gaulle, sans qu'un programme politique puisse définir l'avenir de l'Algérie.
Nombre de victimes
Selon Vitalis Cros, dernier préfet de police d'Alger, les attentats de l'OAS ont été quatre fois plus nombreux de décembre 1961 à juin 1962 que ceux du FLN pendant six ans[57]. Quant au nombre de ses victimes, selon les chiffres d'un ouvrage collectif d'historiens français et algériens, s'il surpasse celui du FLN à Oran et à Alger en 1962, il est resté nettement inférieur jusqu'aux premiers mois de 1962, et son total d'ensemble est également moins élevé[58].
Le politologue américain Rudolph J. Rummel considère, lui, que le nombre de victimes s'élève à au moins 12 500 (12 000 civils et 500 membres des forces de l'ordre), estimation comparable à celle de Charles de Gaulle dans ses Mémoires d'espoir[réf. nécessaire]. L'historien Olivier Dard[59] estime ces bilans très exagérés.
Parmi les travaux récents, l'historien français Rémi Kauffer estime que l'OAS a assassiné entre 1 700 et 2 000 personnes[34],[60]. Le journaliste américain Paul Hénissart cite lui une source officieuse selon laquelle le nombre de victimes assassinées en Algérie s'élève à 2 200[61],[62]. L'historien français Guy Pervillé, s'appuyant sur deux rapports des forces de l'ordre (l'un de la Sûreté nationale, l'autre du général Fourquet, commandant supérieur des troupes françaises), et considérant l'« escalade de la violence » entre le printemps et l'été 1962, estime que ce chiffre est peut-être inférieur à la réalité[63]. Jean-Louis Planche donne le nombre de 1 622 morts dont 239 Européens[64].
En mars 1993, un trio d'anciens de l'OAS assassine Jacques Roseau, lui-même ancien membre de l'OAS et président de l'association de rapatriés « Recours », faisant de lui la dernière victime de l'organisation[65].
Condamnations
L'OAS a elle aussi subi des pertes et officiellement 119 membres ont été tués. En 1962, 635 membres de l'OAS sont arrêtés. 224 sont ensuite jugés, dont 117 acquittés, cinquante-trois condamnés à une peine de prison avec sursis, trente-huit à une peine de prison ferme, trois sont condamnés à mort et fusillés (Roger Degueldre, Claude Piegts et Albert Dovecar) ; le lieutenant-colonel Bastien-Thiry est également passé par les armes. Son appartenance à l'OAS est sujette à discussion[66], mais, selon les membres du commando, il appartenait bien, comme eux, à la dernière formation de l'OAS-Métropole, également appelée OAS-CNR. Jusqu'en 1965, les arrestations s'élèveront à dix mille personnes, et le nombre de condamnés à 3 680 (décompte de Rémi Kauffer, qui estime par ailleurs que les policiers, gendarmes, militaires et barbouzes ont tué plusieurs centaines de Français d'Algérie durant la guerre)[34]. Plusieurs membres de l'OAS se sont réfugiés à l'étranger, notamment en Espagne, au Portugal et en Amérique du Sud. Plusieurs sont condamnés à mort par contumace (Joseph Ortiz, le colonel Château-Jobert, André Rossfelder[67], le colonel Arnaud de Seze, le colonel Yves Godard, les capitaines Pierre Sergent et Jean Biraud). La peine de mort pour motif politique, abolie depuis 1848, ayant été rétablie par ordonnance du 4 juin 1960.
En ce qui concerne les seuls officiers de l'armée française membres ou sympathisants OAS, environ 490 ont été condamnés à de la prison, 530 rayés des cadres, 1300 démissionnent.
Amnistie
La première amnistie date du 17 décembre 1964 et concerne les « événements » d'Algérie. Le 21 décembre 1964, les prisonniers condamnés à des peines inférieures à quinze ans de détention (soit 173 anciens membres de l'OAS) sont libérés par grâce présidentielle, car il s'agit de prisonniers politiques. D'autres mesures de grâce sont prises à Noël 1965[68]. En mars 1966, une centaine de condamnés sont graciés et, le 17 juin 1966, une seconde loi d'amnistie efface les condamnations des condamnés libérés. Le général Jouhaud, condamné à mort le 13 avril 1962, passe 235 jours dans une cellule de condamné à mort, sa peine est commuée en perpétuité, il est libéré en décembre 1967. En 1968, des anciens de l'OAS rencontrent Jacques Foccart pour lui proposer leur ralliement au régime gaulliste contre la « chienlit », et demander l'amnistie intégrale des membres de l'organisation encore incarcérés, ce qu'ils obtiendront le 7 juin 68 après les événements de mai 68 : le gouvernement, craignant un coup de force des communistes, efface toutes les sanctions disciplinaires et professionnelles et réintègre les amnistiés dans leurs droits, pensions et décorations[69]. Cette amnistie est promise par de Gaulle à Massu, lors de sa visite à Baden Baden. En juillet 1974, une amnistie complémentaire efface d'autres condamnations pénales, autorisant ainsi la réintégration de cadres de l'OAS dans la vie politique française notamment par l'intermédiaire des Républicains indépendants de Valéry Giscard d'Estaing, ce qui permet à certains comme Pierre Sergent de devenir députés. Dans le cadre de l'élection présidentielle française de 1981, des négociations menées par des proches du candidat François Mitterrand aboutissent à l'appel du général Salan à voter Mitterrand et sanctionner Giscard d'Estaing. Le 3 décembre 1982, les officiers survivants sont réintégrés dans les cadres de l'armée par une nouvelle amnistie (loi du 24 novembre 1982), à l'exclusion des officiers généraux[70]. En 1987, une loi sur les rapatriés amnistie les dernières condamnations encore effectives[71].
Organigramme
Chefs principaux
Général Raoul Salan
Général Edmond Jouhaud
Colonel Yves Godard
Jean-Jacques Susini
Docteur Jean-Claude Perez
Organisation pour l'Algérie
&Eacute;tat-Major
Général Edmond Jouhaud
Colonel Yves Godard
Jean-Jacques Susini
Docteur Jean-Claude Perez
Algérois
Général Paul Gardy (Adjoint Colonel Yves Godard)
  • OM Organisation des Masses (Colonel Jean Gardes, Adjoint Michel Leroy), chargée du recrutement.
    • BF Bureau des Finances (Charles, Rambaud)
      • S1 Section Ressources (Medeu, Armstrong, Trouard, Duriff)
      • S2 Section Budget (Michel, Rameau)
      • S3 Section Social (Anciso, Verneuil)
    • Commandos Z (zonaux) : (Jean Sarradet, lieutenant Pierre Delhomme)
    • Grand-Alger (Colonel Roland Vaudrey)
  • APP Action Psychologique et Propagande (Jean-Jacques Susini, Adjoint Georges Ras), chargée de conquérir les faveurs de la population.
    • DL Diffusion-Liaison
    • AP Agitation-Propagande
  • ORO Organisation Renseignement Opération (Jean-Claude Perez, Secrétaire général-Adjoint Capitaine Gérard Dufour), chargé de préparer les opérations à une éventuelle prise de pouvoir[72].
    • BCR Bureau Central de Renseignement (Jean Lalanne), chargé de la collecte de l'ensemble des informations.
      • Commandos Alpha (Jacques Achard)
    • BAO Bureau d'Action Opérationnelle (Lieutenant Roger Degueldre, Adjoint Lieutenant Pierre Delhomme[73]), chargé de l'exécution des opérations.
      • Commandos Delta (Lieutenant Roger Degueldre)
        • Delta 1 (Sergent Albert Dovecar)
        • Delta 2 (Sergent Wilfried Schliederman)
        • Delta 3 (Jean-Pierre Ramos)
        • Delta 4 (Lieutenant Jean-Loup Blanchy)
        • Delta 5 (Josué Giner, dit « Jésus de Bab-el-Oued »)
        • Delta 6 (Gabriel Anglade, dit « Gaby l'argenté »)
        • Delta 7 (Jacques Sintes, dit « Jackie »)
        • Delta 9 (Joseph Rizza, dit « Nani »)
        • Delta 10 (Joseph-Edouard Slamadeski, dit « Doux-doux »)
        • Delta 11 (Paul Mancilla, dit « Paulo longs cheveux »)
        • Delta 12 ( André Michel )
        • Delta 14
        • Delta 15 (Claude Peintre)
        • Delta 20 (Maurice Stimbre)
        • DELTA 21 (Edgard Vincent)
        • Delta 23
        • Delta 24 (Adjudant Chef Georges Coumes (Marcel Ligier), dit « Marcel bazooka »)
        • Delta 30
        • Delta 33 (Jacques Bixio)
  • Secteurs (« Soviet des capitaines »)
    • Alger-Centre (Capitaine Guy Branca)
    • El Biar (Lieutenant Olivier Picot d'Assignies)
    • Hussein-Dey (Capitaine Pierre Montagnon)
    • Maison-Carrée (Capitaine Philippe Le Pivain)[74]
    • Orléans-Marine (Jacques Achard)
    • Guyotville (« Nicolas »)
Oranie[modifier | modifier le code]

Général Edmond Jouhaud (Adjoints Commandant Julien Camelin, Lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume)
  • OM Organisation des Masses (1er Bureau) (Roméo)
  • APP Action Psychologique et Propagande (5e Bureau) (Charles Micheletti)
  • ORO Organisation Renseignement Opération (2e Bureau) (Claude Micheletti)
  • Action (3e Bureau) (Georges Gonzalès, dit « Pancho »)
  • Finances (4e Bureau) (Daniel Brun)
  • Contacts politiques (Robert Tabarot)
  • Collines (secteurs géographiques d'Oran) :
    • Colline 1 « Bugeaud »
    • Colline 2 « La Fayette »
    • Colline 3 « Bayard »
    • Colline 4 « Cicéron »
    • Colline 5 « Hoche » (Gilberte Blay)
      • Bureaux :
        • B1 Action Psychologique (Charles Sammut)
        • B2 Renseignements (Robert Sonati)
        • B3 Action (Gilberte Blay)
        • B4 Organisation (Henri Blay)
    • Colline 6 « Socrate »
    • Colline 7 « Surcouf »
    • Colline 8 « Colbert »
    • Mers-el-Kébir
  • Réseaux :
    • Oran :
      • Bonaparte (Marcel Carreno)
      • France-Algérie (Marc Friess)
      • GAD Garde au Drapeau (Jegou)
      • Commandos Kléber (Olivier Parviller)
      • Commandos Robespierre (Christian Choiral)
      • Commandos Vercors (Lucien Tournier)
      • Groupe Surcouf (Diego Albéracin)
    • Mostaganem (Marc Payras, Favarel) :
      • Branches :
        • Action
        • Finances
        • Action Psychologique
        • Intervention auprès des autorités militaires ou civiles en faveur des activistes appréhendés
        • Matériel et fabrication d'explosifs
        • Boîtes aux lettres
        • Militaire
      • Secteurs :
        • Secteur Ville et hauts quartiers de Mostaganem
        • Secteur Bas quartiers de Mostaganem et port
        • Secteur Campagne ouest région d'Aboukir
        • Secteur Campagne ouest région Georges Clemenceau
        • Secteur Campagne est du Dahra
      • Commandos :
        • Dahra
        • Dominique
        • Dufois
        • Ghislain
        • de la Mouette
    • Sidi-bel-Abbès (Perrin)
      • OM Organisation des Masses (1er Bureau)
      • APP Action Psychologique et Propagande (5e Bureau)
      • Renseignement (2e Bureau)
      • Opérations (3e Bureau)
      • Finances (4e Bureau)
      • Relations avec les musulmans (6e Bureau)
    • Saïda (Bayle)
    • Tiaret (Lieutenant Robert Planchot)
Constantinois[modifier | modifier le code]

Colonel Pierre Château-Jobert (Adjoint Lieutenant Michel Alibert)
Robert Martel alias le « chouan de la Mitidja ».
  • OM Organisation des Masses
  • APP Action Psychologique et Propagande
  • ORO Organisation Renseignement Opération (Lieutenant Michel Alibert)