Les confidences de l'ancien espion algérien du Mossad, Said Sahnoune
12-02-2018, 01:26 PM
Les confidences de l'ancien espion algérien du Mossad, Said Sahnoune
Après avoir obtenu le droit d'asile en Espagne, le journaliste Algérien, Said Sahnoune, espion pour le compte des services secrets israéliens "le Mossad" vient de faire ses premières confidences sur ses premiers pas dans l'espionnage.
En effet, dans un entretien accordé, il y a quelques jours, au quotidien espagnol El Pais, Sahnoune est revenu sur son recrutement à Tel-Aviv en 1998 après avoir subi plusieurs tests avant d'être embauché par les services de renseignement israéliens.
A ce propos, il a confié qu"ils m'ont soumis à de longs interrogatoires, avec des détecteurs de mensonge inclus, en ce qui concerne ma propre vie et motivations" avec cette question soulevée à maintes reprises : "Avez-vous été envoyé ici par un service étranger ".
Sahnoune a passé tous les tests avec succès et a, finalement, été recruté par le Mossad. Mais ce n'est qu'après un essai de deux semaines à Tel-Aviv, qu'un chef du Mossad, Sami, s'était identifié en acceptant de dîner avec lui à Tel-Aviv.
Le journaliste algérien affirme avoir posé certaines conditions à ses nouveaux employeurs, à savoir, ne pas travailler contre son pays et ne pas tuer quelqu'un, lesquelles conditions ont été acceptées.
Le voyage à Tel-Aviv
Sahnoune n'a pas manqué de rappeler qu'il avait atterri à Tel-Aviv après avoir vécu d'abord dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest au début des années 1990. Au Bénin, il avait fondé un quotidien appelé Le Matin. En Côte-d'Ivoire, il avait contribué à un autre journal, La Paix. Et c'est après la publication d'un supplément sur l'assassinat du Premier ministre israélien Yitzhak Rabin en 1995 que son premier contact avec l'ambassade d'Israël dans ce pays avait été établi. L'ambassadeur lui a demandé de participer à un séminaire de la section arabe de la Histadrout (le syndicat des travailleurs en Israël) pour lui offrir un travail en tant que journaliste d'investigation.
Les débuts de la collaboration ont commencé par un voyage à Bangkok, où les fonctionnaires de l'ambassade d'Israël lui avaient proposé de se rendre à Tel-Aviv pour engager le processus de recrutement et de formation.
En usant de sa qualité de journaliste, il espionnait pour le Mossad à Abidjan en Côte-d'Ivoire. Il était chargé de la surveillance de la colonie libanaise chiite en Afrique de l'Ouest. Sahnoune espionnait également en Tunisie, mais surtout au Liban après le retrait d'Israël du Sud du pays, qu'il occupait jusqu'en 2000.
Selon le journaliste algérien, le Mossad s'intéressait à un Libanais qui avait travaillé pour l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), ainsi qu' à un ancien ambassadeur du Liban, un militaire et un couple de chiites dans le Sud. Il avait établi des contacts avec eux pour savoir si ces personnes se rendaient en Europe ou si elles pourraient être invités à un événement en Europe.
Un salaire mensuel de 1.500 euros
Pour Sahnoune, le Mossad voulait les recruter, mais pas au Liban. Le paiement de l'espion algérien se faisait en espèces à Chypre à raison de 1.500 dollars par mois en plus de la prise en charge de ses frais de mission qui lui permettaient de gagner jusqu'à 6.000 dollars quand les cibles étaient atteintes.
A en croire le journaliste algérien, les services du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) étaient informés de sa collaboration avec le Mossad. Cela lui avait valu, selon lui, son renvoi par les israéliens en 2002 avant de rentrer en Algérie.
Les espagnols l'avaient approché pour leur fournir des informations sur les terroristes algériens en contre partie d'un salaire mensuel de 900 euros plus les frais et les primes. Comme avec les services israéliens, Sahnoune ne savait pas très bien pour qui 'il travaillait. Il se souvient de ses contacts aux surnoms de Miguel , Lorenzo et, surtout , Carlos, qu'il vit un jour à la télévision, assister à une cérémonie et vêtu d'un uniforme de la Garde civile.
Le DRS était également informé de cette collaboration avec les espagnols, selon Sahnoune. Intercepté au Maroc après y avoir pénétré illégalement en décembre 2005, le journaliste algérien, qui prétendait enquêter sur l'immigration clandestine sub-saharienne, avait été ensuite remis aux autorités algériennes