monaie courante
28-04-2012, 03:03 PM
Monnaie courante


Tu es celle qui à eue le privilège d’acquérir mon cœur plein de gaieté, souvent convoité, désiré, par tant de femmes sans aubaine
Tu es celle qui l’a emprisonné loin des cellules, sans qu’il puisse respirer l’air mélangé de senteurs aromatisées, de bourgeons, de fleurs.

Tu es celle qui a effacé mon sourire jovial, comme un dessin infantile sur papier ordinaire, gommé avec rancœur par ta cruauté féroce.

Possessive, tu me voulais esclave par arrogance ! Me voilà entre tes mains, un corps démoli sans substance, sans fierté, après avoir perdu la noblesse de mon essence.

Tu me voulais à toi seule, limpide, disponible comme une monnaie usuelle gravée de ton sceau, affranchi sous ton égide.

Peut-on définir ton attitude envers moi par de l’amour ? Certainement pas. Ton comportement s’identifie de plusieurs épithètes, sauf de « l’amour ». Constant dans ma naïveté excessive, je l’avais admis ainsi. Ne prenant conscience que tardivement, de ton enthousiasme frénétique, à te divertir de ma faiblesse sentimentale envers toi.

Espoir dévoyé, affligé, soutenant ma fatalité, j’ai souhaité que tantôt, la fée du bienfait te réveille et t’ordonne d’évaluer les préjudices suscités autour de toi, par ton hostilité.

Obstinée, sans compassion aucune, envers celui qui te vénère, à piétiner l’amour tu persévères, regardant au loin sans vraiment voir, comme dans le noir, tuant la lueur d’espoir dans le regard attendrit de celui que tu as soumis à la servitude.



Pourtant, tu pouvais déceler dans la clarté de ses yeux, la flamme qui l’usait par ton amour. Tu pouvais lire, à travers sa prunelle, dans son cœur, comme dans un livre ouvert, rédigé par un poète enivré. Tu avais le pouvoir de fouiller les moindres cachettes possibles dans ce corps qui t’appartenait.

Tu ne l’as pas fait ! Par égoïsme ou par orgueil ? Mais tu ne l’as pas fait !

Me voici devant toi, incrédule, révolté, animé par la souffrance étouffée sous les cendres de ton feu éteint, jadis, brûlant mes entrailles.

Me voici devant toi, résultat de ton mépris bestial, cherchant la moindre excuse pour déserter ton lit glacial.

Me voici devant toi gelé, évitant le regard que je recherchais dans la beauté de tes yeux.

Me voici devant toi, débordant de cruauté, que tu as insensiblement dans mes artères injecté.

Me voici enfin devenu celui que tu as forgé, l’esclave dressant contre son tyran, le sabre qu’il a aiguisé, mû par la vengeance bien méditée.

Me voici devant toi et loin de toi, de tes chaînes libéré.

Me voici redevenu néanmoins moi. Sans être le moi d'autrefois.