NON! L'Algérie n'est pas une prison!
17-02-2009, 02:29 AM
Non! L'Algérie n'est pas une prison
!

Parfois, nous faisons le jeu de nos ennemis en exprimant leurs vœux et en répétant gratuitement leurs discours. Parmi nous de bonnes gens qui comme cette jeune femme très attachée à son bébé, pour le protéger, elle se coucha sur lui et le tua par étouffement. C'est un peu mon cas et celui de quelques internautes qui ont commenté mes articles. Ici un commentaire a suscité mon attention plus que les autres. En voici le lien pour comprendre bien ce que je vais écrire : http://laid-hizer-net.blogs.nouvelobs.com/<...

En résumé, mon compatriote n'a pas hésité à qualifier les siens de "détenus dans une vaste prison qui se nomme l’Algérie par ces gardiens tyranniques et ses responsables pervers, sans que aucun de nous ne sache les chefs d’accusations et la durée exacte de la condamnation". Bien qu'au fond de moi, je soutienne, et bien plus, j'utilise cette sorte de discours, aujourd'hui je me sens tenté par dire les choses autrement, même si cela joue un peu, le jeu de mes détracteurs. Donc voici ma réponse intégrale à mon internaute :

Nuance ! L'Algérie, à la comparer avec d'autres pays, n'est pas une prison, même si les Algériens et immuablement, continuent à se constituer en prisonniers chez eux. On dirait que nous l'avons dans le sang et que nous l'avons hérité de nos parents ayant vécu les dernies moments de la prison française et les premiers moments d'une prison imaginaire d'une Algérie prisonnière. Mon cher Azzedine, la majorité de nous autres Algériens de l'indépendance, je suis désolé de le dire, ne savons pas apprécier l'indépendance. Après plus d'un siècle de déracinement, nous sommes devenus une peuplade qui ne sait que faire de la liberté chèrement payées. C'est que nous fumes et j'ai bien peur que nous continuons à l'être, un peuple colonisable comme l'a si bien écrit Malek Ben Nabi. Quant à ceux que tu appelles toi, "les gardiens tyranniques et les responsables pervers", ce sont des "TOI" et des "MOI", peut-être plus égoïstes et qui ont peut-être compris que nous ne méritons pas cette liberté. Ils nous connaissent et ils connaissent nos faiblesses devenues à l'ère du capitalisme une source de richesse. Je ne vois donc pas où ils ont fauté si nous leur avons signifié notre dévouement et que nous sommes restés dociles dans un coin en attendant nos rations alimentaires comme des prisonniers de droit commun ? Ces gens sont de nous et, l'expérience nous le confirme, ils sont prêts à adhérer à tout changement qui préserverait leur aisance.

L'Algérie n'est pas une prison, même si elle est elle-même prisonnière. Prisonnière d'abord de ses prédateurs connus ou inconnus. Ensuite, et c'est là le comble, elle l'est de nous, de notre mentalité soudée, notre état d'esprit égocentrique, notre ignorance et notre indifférence ; celle qui a fait durer le colonialisme, c'est-à-dire : Takhti rassi! Ne soyons pas dupes en jouant le jeu de nos vrais ennemis qui nous désignent nos propres ennemis comme étant des nôtres et seulement des nôtres. Arrêtons de jeter la faute sur les autres ! Disons que c'est nous qui faisons et aidons à faire notre malheur ! Et "ce système fermé à double tour" que tu maudis et que nous maudissons tous, y compris ceux qui le supportent, n'a pas été fabriqué dans un atelier ennemi ; il est le fruit de notre imagination collective. Nous l'avons nous-mêmes enfanté et il est notre fils naturel. Et "ces clans qui se font et se défont au gré des évènements", ils ne sont pas formés de Français ou de marciens, à ce que je sache ! Ce sont les TOI et les MOI qui y fondons comme du beurre de la vache des orphelins. Arrêtons notre délire et évitons la paranoïa dans laquelle nous roulons et que nous entretenons ! Faisons notre changement même si nous sommes convaincus qu'il durera un siècle!

Pour revenir à nos compatriotes qui "tentent de s’évader par les airs, le désert ou la mer et ceux qui se suicident ou sombrent dans l’alcool ou la drogue", moi je ne les trouve pas du tout dignes de pitié; je les trouve lâches et absolument méprisables comme je l'étais moi-même quand j'ai abandonné mes enfants pour me refugier en France que je croyais pays d'accueil. Certes, je pensais bien faire, mais j'étais conscient du mal que je causais du mal à ma famille, mais bon! Je ne suis pas d'accord avec toi, non plus, quand tu dis: "Dans cette prison tout est quadrillé, aucune liberté n’est tolérée"! Sinon, que serions-nous toi et moi après ce que nous avons écrit, moi sous mon propre nom souviens-toi. Mais toi aussi, on te connaît, lol, comme on dit. Ce n'est pas suffisant me diras-tu. Mais entre nous, combien de fois toi et moi avons visité la prison pour avoir été virulent contre le pouvoir ? Alors soyons réalistes et préservons le peu que nous avons en dose de liberté et continuons à en réclamer plus de droits et plus de libertés.

Aussi, je ne suis pas d'accord, quand tu dis qu'"Aucune ONG n’a pu jusqu’au jour d’aujourd’hui enquêter ou faire un rapport exhaustif sur la situation des 35 millions de prisonniers et prisonnières"! Toutes les ONG en savent tout, y compris le fait que nous soyons le peuple le plus pauvre du monde occupant un pays débordant de richesses. Ces ONG mon cher, sont elles aussi corrompues et obéissent à un certain ordre établi. Elles ont tous les moyens qui leur permettent de savoir la vérité, qu'elles savent d'ailleurs, mais elles refusent de porter secours aux opprimés. Elles ne bougent d'ailleurs que lorsque l'ordre établi subit un changement venant de soit pour une raison ou pour une autre. Elles ne crient au voleur, que lorsque le voleur a tout pris et s'est enfui.

Quant à Mr Medjnoun, supposé être l'un des tueurs présumés de Matoub, comme tous les milliers d'"accusés", je ne dis pas qu'il faut en laver les mains, mais faut-il lui donner juste la proportion qu'il mérite. En plus s'il y a lieu de défendre quelqu'un ou quoique ce soit dans cette affaire, c'est la justice qu'il faut revendiquer pour tous y compris pour les bourreaux.

Enfin, je me demande si je dois te remercier pour m'avoir infligé une sorte de gifle "réveilleuse" ce matin en lisant, je cite : " monsieur douane occupe toi un peu de ta famille tes enfants qui ont beaucoup besoin de toi". Me vois-tu, si je n'avais pas quelques vagues informations sur toi, que j'espère vrais, je prendrais tes propos pour une menace. En effet monsieur Azzedine, je n'ai pas oublié que j'ai fait beaucoup de mal à mes enfants et que je leur ai fait subir des affres parfois insupportables en me lançant dans un chemin ornés d'épines. Mais que veux-tu? Chacun ses raisons de vivre!

Laïd DOUANE