: La contrefaçon des médicaments gagne du terrain
13-09-2013, 07:15 AM
Selon Interpol

par Houari Barti
Dans quatre opérations distinctes menées dans différentes régions du globe, l'Organisation internationale de la police criminelle, Interpol, a pu saisir en cette année 2013, un volume de marchandises issues de la contrefaçon d'un montant dépassant les 170 millions de dollars. Quatre opérations réalisées avec le concours des autorités judiciaires de ces régions, a indiqué hier en conférence de presse, M. Michael Ellis, directeur exécutif chargé de la lutte contre le trafic des biens illicites et la contrefaçon.

Selon M. Ellis, l'ampleur qu'a pris le phénomène de la contrefaçon dans le monde fait qu'aucun type de produit quelque soit sa nature n'est à l'abri d'être imité. Le temps où la contrefaçon se limitait uniquement aux sacs à main de marque est désormais révolu. Que se soit les vêtements de marque ou les appareils électroniques, tout peut, de nos jours, être contrefait, a-t-il fait remarquer. Pour cet expert de la lutte contre la contrefaçon, la première incidence de ce type d'activité criminelle est certainement sur l'économie des pays où ces produits sont écoulés. Mais, a-t-il souligné, il y a également une incidence sur la santé et la sécurité des consommateurs avec un autre danger et non des moindres, c'est celui de l'argent qui en découle qui peut servir à alimenter d'autres formes de criminalité organisée encore plus dangereuses. Eu égard à tous ces éléments, a-t-il dit, Interpol a mis au point un programme de coopération avec différents organismes dans le monde entier pour assurer la formation, la sensibilisation aux dangers de ce phénomène et surtout le partage d'informations. L'état des lieux qu'on peut faire aujourd'hui, a-t-il ajouté, démontre l'impérative nécessité d'apporter une réponse conjointe, car, souvent, un produit contrefait est fabriqué dans un pays donné pour être conditionné dans un autre avant d'être stocké dans un troisième pays et écoulé dans un pays autre ; l'argent récolté peut encore être transféré vers un cinquième pays. Il y a donc cette dimension internationale qui nous impose une coopération à l'échelle des pays et des régions. «Cette année, a-t-il ajouté, Interpol a mené 4 opérations majeures dans différentes régions du globe, en Asie, en Europe de l'Est, en Afrique de l'Ouest et en Amérique du Sud. Au cours de ces opérations nous avons pu compter sur le concours des autorités de ces pays avec lesquelles on a pu mener des campagnes d'arrestations et de saisies représentant un montant global de plus de 174 millions de dollars».

Par ailleurs, il y a un autre volet de la lutte contre la contrefaçon auquel Interpol accorde une attention toute particulière. C'est celui des médicaments. Selon Aline Plançon, sous-directrice à Interpol, chargée de la lutte contre la contrefaçon des médicaments, le phénomène des faux médicaments est en pleine expansion. On parle de phénomène de santé publique et de sécurité, a-t-elle affirmé. Grâce au travail d'Interpol et aussi de ces partenaires, a-t-elle dit, on a pu observer qu'il y avait des criminels organisés qui sont derrière ces trafics. On parle donc de contrefaçon, de falsification et d'imitation de vrais médicaments, qui sont en fait, faux, n'ont pas de principe actif, ou en ont beaucoup trop, et qui tuent. C'est la problématique présente, et qui ne va pas cesser si on ne continue pas notre mobilisation. L'engagement d'Interpol sur cette question, a-t-elle affirmé, s'est traduit par la création d'une sous-direction et donc tout un programme pour lutter contre ce phénomène, travailler avec les pays membres dont l'Algérie, développer des partenariats avec la santé, les douanes. Tout ça pour avoir cette approche multidisciplinaire qui est nécessaire. Et puis, il y a aussi le secteur privé et la société civile. Selon Mme Plançon, «les volumes sont vraiment alarmants. On parle de millions et de millions de doses. Tous types de médicaments. A la fois, les princeps mais aussi les génériques, a-t-elle révélé. Même s'il n'y a toujours pas de statistiques officielles pour quantifier l'ampleur de cette contrefaction qui touche le médicament vu qu'on est dans une activité complètement clandestine, on estime toutefois, qu'il y a 1 à 10 % des médicaments dans les pays développés qui sont contrefaits, alors qu'on peut aller jusqu'à 40 % dans les pays développés». Concernant la lutte contre la vente de médicaments contrefaits à travers Internet, a ajouté Mme Plançon, «on a développé une série d'opérations appelées les opérations PANGEA. Cette année, en juin dernier, on a coordonné la dernière édition, PANGEA 6, dont l'Algérie a fait partie». Cette opération concerne essentiellement la vente de médicaments sur les sites illicites, d'e-pharmacies, qui n'ont pas d'autorisation
Le Quotidien d'Oran.
التعديل الأخير تم بواسطة mummy ; 13-09-2013 الساعة 07:18 AM