L'Islam et la Science... les leçons du passé
03-10-2015, 01:54 PM
L'Islam et la Science... les leçons du passé

Dans cet extrait, Muhammad Asad met en évidence le rapport intime et privilégié entre science et religion ; le sacré et le profane sont ici appréhendés et disséqués d’une manière judicieuse pour expliquer au monde l’apport indéniable des musulmans au progrès scientifique de l’humanité. Ce texte constitue également une réponse cinglante aux « réformistes » et autres détracteurs de l’islam orthodoxe qui ne cessent de clamer que l’attachement aux principes et aux enseignements originels du Prophète ﷺ inhibe la recherche et freine le progrès.

Article initialement publié sur le bolg VOXSALAFI : L’Islam est-il un frein pour la science ?

La soif de connaissance qui caractérisa les premiers temps de l’Islam, écrit Muhammad Asad, ne dut pas, comme ailleurs dans le monde, mener une lutte pénible contre la foi traditionnelle pour s’affirmer elle-même. Au contraire, elle était issue de cette foi. Le Prophète arabe ﷺ a dit que la recherche de la connaissance est un devoir très sacré pour tout musulman, homme et femme. Et ses disciples furent amenés à comprendre que ce ne serait que par la connaissance qu’ils pourraient le plus complètement adorer le Seigneur.

Quand ils méditaient cet enseignement du Prophète disant que « Allah n’a créé aucune maladie sans créer aussi un remède contre elle », ils comprenaient que, par la recherche de remèdes jusque-là inconnus, ils contribueraient à un accomplissement de la volonté de Dieu sur la terre. Il en résulta que la recherche médicale prit le caractère sacré d’un devoir religieux.

Ils avaient lu ce verset du Coran : « Nous avons créé toute chose vivante à partir de l’eau » [s. 21, v. 30], et dans leur effort de pénétrer le sens de ces paroles, ils commencèrent à étudier les organismes vivants et les lois de leur développement. Ils posèrent de la sorte les fondements d’une science : la biologie.

Le Coran désignait l’harmonie des étoiles et de leurs mouvements comme des témoignages de la gloire du Créateur ; dès lors, les musulmans se mirent à l’étude de l’astronomie et des mathématiques avec une ferveur qui, dans d’autres religions, aurait été réservée seulement à la prière. Le système copernicien, qui démontrait la rotation de la Terre autour de son axe et la révolution des planètes autour du Soleil, fut élaboré en Europe au début du 16e siècle (où il souleva la colère des hommes d’Eglise qui y virent une contradiction de l’interprétation littérale de la Bible). Mais les fondements de ce système avaient été posés six siècles auparavant dans des pays musulmans. En effet, dès les 9e et 10e siècles, des astronomes musulmans étaient arrivés à la conclusion que la terre était sphérique et qu’elle tournait autour de son axe. Bon nombre d’entre eux ont même soutenu, sans jamais être accusés d’hérésie, que la Terre tournait autour du Soleil. De même furent étudiés la chimie, la physique, la physiologie et autres sciences. A tout cela le génie des musulmans apporta une contribution impensable […].

Durant toute la période créative de l’histoire musulmane, correspondant en gros aux cinq siècles suivants le temps du Prophète, la science et l’instruction n’avaient pas de plus grand défenseur que la civilisation musulmane elle-même et aucune patrie plus sure que les pays où dominait l’Islam.
La vie sociale était également imprégnée des enseignements du Coran. En un temps où, dans l’Europe chrétienne, une épidémie était considérée comme une punition de Dieu a laquelle l’homme n’avait qu’à se soumettre humblement, les musulmans suivaient déjà depuis longtemps l’injonction de leur Prophète ﷺ leur recommandant de combattre les épidémies en isolant les localités et zones infectées.

Et alors que même les rois et nobles de la Chrétienté regardaient le bain comme un luxe presque indécent, même la plus pauvre des maisons musulmanes avait au moins une salle de bains cependant que des bains publics perfectionnés étaient chose courante dans toute ville musulmane (au 9e siècle, Cordoue, par exemple, en comptait trois cents), tout cela correspondait à cet enseignement du Prophète ﷺ disant que la propreté est partie de la foi.
Un musulman n’entrait pas en conflit avec les exigences de la vie spirituelle s’il prenait plaisir aux belles choses du monde matériel, car, d’après le Prophète : Allah aime voir sur Ses serviteurs l’évidence de Sa bonté.

In : Muhammad Asad, Le chemin de la Mecque, trad. Michel DE PASQUIER, Fayard, 1979, p. 177-178.
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